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Livres, thé et chocolat
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9 janvier 2013

Full Dark, No Stars

Stephen KING, édition Hodder, 2011

What tips someone over the edge to commit a crime ?

For a Nebraska farmer, the turning point comes when his wife threatens to sell off the family homestead.

A cozy mystery writer plots a savage revenge after a brutal encounter with a stranger.

Harry Streeter gets the chance to cure himself from illness - if he agrees to impose misery on an old rival.

And Darcy Anderson discovers a box containing her husband's dark and terrifying secrets - he's not the man who keeps his nails short and collects coins. And now he's heading home...

IMG_3050

Traduction approximative :

Qu'est-ce qui pousse quelqu'un à commettre un meurtre ?

Pour un fermier du Nebraska, la décision est prise lorsque sa femme menace de vendre les terres qu'elle a héritées.

Une écrivain casanière planifie une vengeance cruelle après avoir croisé la route d'un inconnu brutal.

Harry Streeter se voit offrir la possibilité de guérir de sa maladie - s'il accepte d'infliger de la souffrance à un ancien rival.

Et Darcy Anderson découvre une boîte qui contient les sombres et terrifiants secrets de son mari - il n'est pas l'homme qui garde ses ongles courts et collectionne les pièces. Et à présent, il est sur la route du retour...

 

Ce recueil de quatre nouvelles (plus une en bonus : Under the Weather) est, comme son titre l'indique, très sombre. Stephen King nous plonge dans les pensées de gens plus ou moins banals, qui un jour deviennent des meurtriers. Certains semblent y prendre goût, d'autres sombrent dans la folie, les autres reprennent leur vie là où elle s'était arrêtée avant de basculer, identique à ce qu'elle était (à deux-trois détails près...).

J'ai eu un peu de mal à lire la première histoire, 1922 (la plus longue du recueil), je ne me suis pas du tout attachée au narrateur, qui sombre très rapidement dans la folie, et est donc loin des gens ordinaires dont Stephen King dit avoir voulu peindre le portrait. Le titre correspond à la date à laquelle se déroulent les événements de l'histoire : c'est l'histoire la plus éloignée de notre époque de tout le recueil (les autres histoires sont contemporaines des années 2000/2010), cela a pu jouer aussi dans ma distance avec le narrateur.

En revanche, la deuxième histoire, Big Driver, m'a beaucoup plus remué les tripes. Est-ce parce que le narrateur est une femme ? Est-ce parce qu'elle est un personnage fort ? Est-ce parce que ce qui lui arrive est atroce ? Je me suis surprise à être en accord avec la démarche de cette femme, à non seulement comprendre son geste, mais à me demander "dans son cas, que ferais-je ?" Pour le coup, Stephen King a parfaitement réussi à me faire prendre conscience que n'importe qui peut devenir un jour un assassin.

It seemed to her that only one thing could possibly constitute payback for such a crime. Both Tom and Fritzy agreed.

Après autant d'émotions, le soufflé retombe un peu avec la troisième histoire, Fair Extension. On a de nouveau un narrateur masculin, et pour le coup, on flirte ici avec le fantastique. Cette histoire est très courte, elle se lit donc bien, mais il n'en aurait pas fallu plus. Encore une fois, je ne parviens pas à éprouver de sympathie envers le narrateur, notre auteur semble prendre un malin plaisir à nous rendre les narrateurs masculins détestables !

"Of course it can...for a price."
Streeter, who had played his share of Scrabble in his time, had already imagined the letters of Elvid's name on tiles and rearranged them.
"Money ? Or are we talking about my soul ?"

Et on finit cette odyssée des tueurs en fanfare, avec la quatrième histoire, A Good Marriage. La narratrice (et oui, pas de rattrapage pour les hommes) découvre que son mari est un tueur en série. Elle doit soit continuer de vivre avec, soit agir. Mais il n'est pas si facile d'agir quand il est question de l'homme avec qui on partage sa vie depuis vingt-sept ans, le père de nos enfants, le tueur de onze victimes (dix femmes et un enfant). Il est encore question ici d'une femme qui va trouver son courage. L'histoire est bien amenée, même si elle pose plus de questions qu'elle ne donne de réponses. Avec la deuxième histoire, elle est celle qui, je pense, pousse le plus à la réflexion.

Now, all these years later, she had found her way through the mirror after all. Only there was no little girl waiting in the Darker House ; instead there was a Darker Husband, one who had been living behind the mirror all the time, and doing terrible things there.

En bonus, Stephen King nous fait cadeau d'une autre nouvelle, appelée Under the Weather. Exception du recueil, il ne s'agit pas ici d'un tueur (même si, soyez rassurés, il y a du cadavre). Bien que le narrateur soit un homme, cette histoire m'a touchée (enfin !). Elle est particulière, mais émouvante. Il serait dommage d'en faire l'impasse.

Pour finir, une dernière citation de Stephen King, issue de son "Afterword" :
All right, I think we've been down here in the dark long enough. There's a whole other world upstairs. Take my hand, Constant Reader, and I'll be happy to lead you back into the sunshine. I'm happy to go there, because I believe most people are essentially good. I know that I am. It's you I'm not entirely sure of.

J'adore : l'idée de base, les personnages féminins, le style de l'écrivain, la diversité des histoires.

Je regrette : l'absence d'attachement pour les narrateurs masculins, le côté peu plausible de la première histoire.

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